samedi 19 février 2011

Un post spécial "amis du club Triumph"

C'est un samedi ordinaire
bien occupé de petites et grandes misères mécaniques
.
J'ai pris quelques photos de l'artiste penché sur l'ouvrage...

Dommage que vous n'avez pas le son car vous entendriez
Les incantations de l'artiste en question...
ça donne... tel un mantra bouddhiste...

Nom de tcheu,  nom de tcheu, nomde tcheu...
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mardi 15 février 2011

C'est l'histoire

C'est l'histoire d'une fille qui travaille toute la journée et qui aime ce qu'elle fait.
Et quand elle rentre le soir, elle se jette dans les bras de son amoureux et passe une bonne petite soirée..
Du coup, ça devient l'histoire d'une fille qui oublie d'allumer son ordi, qui n'en a plus ni le temps ni même l'envie..
C'est l'histoire d'une fille qui a oublié son ancienne vie, celle des blogs et des je crie-j'écris..
C'est l'histoire d'une fille qui n'a plus rien à dire ni à écrire.
C'est l'histoire d'une fille qui va tomber dans l'oubli,
Cet abime anonyme où vivent les gens heureux..
Vous savez?
Ceux qui n'ont pas d'histoire.

vendredi 11 février 2011

La peur

Tous les dictateurs se nourissent de la peur de leurs victimes.
Si la victime cesse d'avoir peur, il n'y a plus de dictature possible.

mardi 1 février 2011

Mariakerke




 
"C'était bien avant la guerre, nous étions en mai et mon père avait accepté un poste à Koksijde .
Partis de Mons, ma mère , mes frères , mes soeurs et moi-même, avions pris plusieurs trains et trams qui devaient nous mener en cette terre inconnue et vers cette mer que nous n'avions jamais vue.
Mon père, lui, avait loué une charrette à cheval qui , en deux jours, devait apporter sur place notre pauvre mobilier .
Je devais avoir huit ou neuf ans mais je me souviens encore de notre arrivée à Koksijde.
Le tram s'est arrêté au milieu de ce qui me semblait une  immense étendue de sable que seul un vieux chemin de pierres traversait  .
D'énormes dunes nous cachaient la mer et les quelques maisons basses, blanchies à la chaux et aux toits rouge sang, semblaient se recroqueviller sous les assauts des vents marins.
La maison était toute petite et entourée d'un jardin sec et en friche .
Tout cet univers nous semblait étrange et effrayait les enfants que nous étions et ma mère, elle-même, très inquiète avait les larmes aux yeux ...
Pourtant, je me préparais à passer là, les plus belles années de ma vie.
Nous étions très pauvres et à cette époque, manger à notre faim était encore le problème permanent de notre famille nombreuse.
Mais mes parents étaient des gens courageux et débrouillards.
Ma mère se mit au travail dans le jardin . Elle planta des pommes de terre qui, paraît-il ,poussaient très bien dans cette terre ingrate. Elle apprit à reconnaître et à cueillir les baies sauvages et comestibles qui poussaient dans la dune. Elle nous  en faisait toutes sortes de compotes et de confitures.
Le salaire de mon père suffisait à payer le loyer et à acheter la farine.
Quand il rentrait du travail, il posait des collets dans la dune ou tirait des oiseaux avec sa carabine à plomb. Lièvres, pigeons, passereaux , mouettes , tout se retrouvait dans nos assiettes.
Un jour ,il acheta une vieille barque et se mit aussi à la pêche en mer de sorte que notre menu quotidien s'en trouva considérablement enrichi.
Moi, j'allais à l'école le matin avec mes frères mais l'après-midi me voyait libre comme l'air dans un univers qui ne cessait de m'émerveiller.
Je courrais la dune et la plage. Je ramassais cailloux et coquillages et j'aidais mon père à la chasse et à la pêche.

J'appris bien vite à nager et de mai à octobre, par tous les temps, je ne ratais à aucun prix mon bain quotidien. La plupart du temps, je me baignais nu pour ne pas mouiller ma culotte de velours qui mettait des heures à sécher. Il faut dire que nous étions souvent seuls car , mis à part quelques familles de pêcheurs que nous connaissions tous, il y avait très peu d'habitants à Koksijde à cette époque.

Un jour, j'ai quitté Koksijde et je suis devenu architecte à Mons, ma ville natale.mais toute ma vie, j'ai gardé la nostalgie de cette époque bénie.

Aussi, à l'âge de la retraite, je suis retourné vivre à Koksijde et j'ai racheté la maison de mes parents.
Bien sûr, la maison n'est plus à front de mer .
La mer, on ne la voit toujours pas, non plus à cause des dunes mais à cause des  buildings.
Notre pauvre maison s'est trouvée reléguée dans les quartiers de derrière après le tram et la grand route à quatre bandes . De multiples propriétaires l'ont agrandie et transformée et les pommes de terre de ma mère ont fait place au gazon vert.
Je ne pose plus les collets , je n'ai pas de carabine à plomb et la vieille barque a sombré alors je mange en terrasse des moules et des crevettes probablement importées.
Eté comme hiver, Koksijde est si peuplé que je ne sors plus jamais sans mon maillot mais, de mai à octobre, chaque jour, malgré mon âge, je vais me baigner.

Ce récit est celui que m'a fait, il y a quelques années, un architecte de Mons...

Le dessin est à l'aquarelle et à l'encre de chine et il m'a été inspiré par une carte postale de Mariakerke dessinée par H. Cassiers bien avant la guerre...



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