jeudi 12 août 2010

La cadence

"A quoi reconnaît-on une bonne cadence ?
Une bonne cadence se reconnaît à la disparition d'une certaine sensation d'oppression.
Il n'y a pas un temps pour la mauvaise cadence et un temps pour la bonne (les heures de travail pour la mauvaise et celles des loisirs pour la bonne), mais un seul temps.
Cette fluidité de l'action et de la pensée que nous recherchons, c'est là où nous nous trouvons qu'il faut en susciter le flux.
Ce n'est donc pas virtuellement qu'il faut élargir son horizon mais réellement  en s'accordant le temps des gestes et du silence, le temps de l'immobilité méditative, le temps de l'inutile et du gratuit.
Il nous faut retrouver en priorité le sens d'une certaine porosité aux phénomènes, aux actions du vivant.
Lorsque las d'explorer ses propres impasses, la pensée se tait, le réel s'offre à nouveau tel qu'en lui-même, présence et mystère dont nous faisons partie.
Il faut apprendre à faire taire le bavard que l'on garde en soi et regarder à nouveau le monde avec les yeux de l'innocence"
Claude Margat; Daoren, un rêve habitable

1 commentaire:

Jean-Marc a dit…

C'est un superbe texte qui dit beaucoup de choses qui sont absolument vraies (surtout dans la deuxième partie). Je me souviens de cette phrase d'Heidegger dans Etre et Temps, phrase que je cite vaguement de mémoire : "Le silence fracasse le bavardage". Au delà du silence, je dirais qu'il y a l'ouverture, l'accueil, l'écoute, le fait de créer une relation avec ce qui est présent.

Je n'aime pas le mot de cadence, je préfère celui de temporalité. Le temps doit faire un tour sur lui-même avant que quelque chose puisse émerger.

Notre "pensée" est une grande gueule et en mode normal elle écrase quelque chose de plus souterrain, de plus lent, un murmure qui peut s'élever en nous.