samedi 17 avril 2010

Enseignement

Il existe actuellement une méthode d'enseignement particulière..

Elle consiste pour l'enseignant à demander à l'apprenant de réaliser de lui-même quelque chose qu'il n'a encore jamais fait.
L'apprenant , bien sûr, ne disposant pas encore des savoirs nécessaires, se "plante" royalement...
On dit que l'on apprend en se trompant...
L'enseignant constatant l'échec ou l'insuffisance de l'apprenant , délivre alors fièrement (dans un acte plein de condescendances) le savoir convoité. 

Cette méthode d'enseignement, à mon sens, apprend surtout les concepts d'humiliation (de l'apprenant) , de fierté, de mépris et de condescendance (de l'enseignant).

Je n'aime pas cette méthode.
Je préfère montrer, apprendre, délivrer l'information et ensuite demander à l'apprenant de "copier" la tâche nouvellement apprise .
Il me semble qu'il y a là bien plus de respect et de bienveillance dans la méthode.

7 commentaires:

Pierrot le fou a dit…

De plus, l'enseigné n'apprend rien de réellement élaboré, de structuré avec cette approche. Il apprend uniquement ce qu'il peut inventer par lui-même. Mais ce qu'il peut inventer par lui-même est assez pauvre car il n'a pas appris à construire des stratégies de pensée.

La seule manière valable d'apprendre est d'apprendre ce que d'autres ont mis des siècles à inventer (monter sur les épaules de géants) et de partir de là pour développer sa propre approche.

Pierrot le fou a dit…

Ce que tu décris là, est, je crois, la manière actuelle d'enseigner. "Permettre à l'enfant de découvrir par lui-même".

Mais il est rare qu'il découvre par lui-même combien de temps il fait, par exemple, pour qu'une écluse se remplisse.

Arthémisia a dit…

Attention Catherine : à trop monter d'exemples on ne fait que des copistes...mais je parle pour ma matière dans laquelle il reste toujours et heureusement mille réponses à une question.
Bises
Arthi

catherine a dit…

@Pierrot le fou..

Je t'ai reconnu...(sourires)


@arthi
Oui mais pour ta matière à toi , c'est particulier..Mais imagine que tu demandes à un élève de trouver tout seul les lois de la perspectives sans lui donner aucune explication et qu'ensuite, tu le méprises parce qu'il n'a pas trouvé ou imparfaitement trouvé et imagine qu'ensuite tu sois fière de lui délivrer enfin ton savoir en lui montrant bien ta supériorité..

Arthémisia a dit…

en A.P. on tâtonne, on hésite, on gomme même parfois, un fait des repentirs (ça s'appelle comme ça les faux traits!) et un jour on découvre, on commence à comprendre.Là on interroge le prof : est ce bien ça, est ce que j'ai bien compris? Et alors le prof réponds évasivement .."il me semble que oui" et redonne un autre exercice pour constater la bonne maîtrise du problème par l'élève.
Mais tu sais, Catherine, pratiquer les A. P. ce n'est pas, presque pas pratiquer une technique: c'est surtout s'interroger, faire des choix de composition, de couleurs, de matières, de formes qui vont de manière cohérente répondre à une consigne. Si la perspective est fausse ce n'est que rarement l'essentiel : l'important c'est que l'élève sache qu'elle existe cette fichue perspective et que ce qui est loin de lui parait plus petit que si c'était à côté, que le dessin n'est qu'une illusion, une représentation, une image de ce qu'il voit mais surtout de ce qu'il peut donner à voir. On en appelle bcp plus à la personne qu'à des qualités techniques qui viendront (ou ne viendront pas) peut-être plus tard si l'élève poursuit dans cette voix.
La vérité de chacun est tellement plus importante qu'un dessin perspectiviste à la Piranèse!

Mes bises
Arthi

GB a dit…

Bonsoir Catherine,
Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec toi. Sans tomber dans le "C'est en forgeant qu'on devient forgeron", je me suis aperçu que l'enseignement par la théorie dépassant les élèves qui ne savent pas ce qu'ils en feront trouve par là-même son imperfection. L'apprentissage par l'action, ses échecs et ses réussites a parfois du bon. Tout est question d'équilibre entre l'inductif et le déductif.
Bises du samedi soir ;-)

catherine a dit…

@Gilles.
On forge mieux si quelqu'un montre d'abord gentillement et sans mépris comment faire.Ce que je récuse, ce n'est pas la pratique, qui est nécessaire mais le "je le laisse se débrouiller sans aide" d'une certaine forme d'enseignement et je le récuse pour l'avoir vécu douloureusement